Décidés à prendre leur destin en main, nombre de jeunes Camerounais, notamment ceux passés par le moule de Gic Bellomar, ont décidé de créer leur propre entreprise afin de gagner leur vie. Des initiatives qui portent des fruits, même si l’aventure est parfois périlleuse.
Faire de l’entrepreneuriat un pôle d’attraction pour l’insertion économique des jeunes camerounais. Tel était l’objectif de la première édition du forum du jeune entrepreneur camerounais (FOJEC) qui s’est déroulé en avril dernier à l’esplanade du musée national de Yaoundé. Mais il faut dire que beaucoup de jeunes Camerounais, notamment ceux qui sont passés par le moule de Martial Oden, le boss de Gic Bellomar n’ont pas attendu des événements comme ceux-là pour se lancer dans l’aventure. Leur objectif étant de s’auto-employer ou encore lutter contre le chômage des jeunes évalué à 27 % selon des chiffres officiels. Parmi eux, plusieurs font dans l’agro-industrie. L’on peut citer, Celest Chimie, fabricant des détergents liquides, eau de javel, vinaigre et produits d’entretien, située au lieu-dit « 2ème entrée Cogefar » dans l’arrondissement de Douala 3ème. Son unité de production, une pièce de 7m2 construite en matériaux provisoire et comportant un local pour la production et un autre pour le stockage.
Tout un décor pittoresque qui a failli ne jamais voir le jour à cause d’un problème d’impôt dont l’issu était incertain. C’était en 2003. Celestin Nouyewo, porteur de projet, souhaitait établir ses papiers fiscaux sous le régime d’impôt libératoire au contraire de l’administration fiscale qui voulait plutôt, le faire payer la patente. Le promoteur fut donc contraint de se replier dans un cabinet fiscal qui l’a aidé à obtenir le précieux document à environ 250 000 FCFA. « Je ne suis pas contre le paiement de l’impôt libératoire ou tout autre taxe par les opérateurs économiques. Mais, qu’on nous laisse au moins le temps de grandir », déplore le gérant non sans reconnaitre son impact sur l’éclosion des jeunes entrepreneurs.
Il y a également les Laboratoires Phytorica. Déjà connue pour la fabrication des gélules, sirop et poudre (phytothérapiques), des crèmes corporelles, lotions faciales, shampoings, bombes capillaires, huiles de massage, cette structure développe en parallèle des savons de marques « Médibène » et « Kamanu ». Toujours bien aidé par Gic Bellomar. Le premier est un savon antipelliculaire fabriqué à base d’huile de palmiste alors que le second fait d’huile de calophylle ralentit l’apparition des rides et réduit les vergetures. «L’idée de transformer les plantes africaines en vue d’en faire des produits cosmétiques date de très longtemps. J’étais jeune étudiant à l’époque et je ne comprenais pas pourquoi une partie des médicaments transformés et qui venait des forêts du monde entier et ne pouvait pas être transformée en Afrique»,explique le Dr. Bertrand Sandjon, pharmacien-biologiste-ethnobotaniste camerounais. Il ajoute que les produits qui viennent de l’étranger peuvent avoir deux origines. Il y a certains qui se réclament être naturels pourtant ce n’est pas toujours le cas; il y en a qui ne contiennent pas ce qu’ils vantent.
A côté de ces PME ou TPE tenue par la main par Gic Bellomar, d’autres jeunes, ont pris le risque de mettre toute leur économie dans un projet entrepreneurial. C’est le cas d’Ulrich Fotso Ouambo. Avec un peu d’argent mis de côté, il met sur pied la Société de transformation des produits agricoles (Sotrapag sarl). Elle est dépositaire de la marque « Nuréla nutri », une bouillie bouillie provenant de la patate. Sa particularité est qu’elle contient des ingrédients tels le carotène, acide ascorbique, le lait écrémé, le soja, sulfate de cuivre et de manganèse…. « Nuréla nutri » se vend à 350 FCFA le paquet de 70g alors que celle faite à base de pomme de terre coûte 450 FCFA le sachet de 75 kg. Des ventes, qui de l’avis du comptable, permet de réalise chaque fin de mois un chiffre d’affaire de 90 000 FCFA. Soit 10 cartons de 30 sachets de bouillies chacun.
C.H
Entrepreneuriat
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