À cause de nombreux obstacles à surmonter, certains étudiants qui rêvent de poursuivre leurs études dans les universités européennes sont obligés d’abandonner ce projet. Barrière linguistique, durée de la procédure administrative… les défis sont énormes.
Poursuivre ses études dans un établissement d’enseignement supérieur européen, c’est l’objectif de beaucoup d’étudiants africains, notamment Camerounais. Mais, à cause de nombreux obstacles à surmonter, certains aspirants sont obligés d’abandonner ce doux rêve. Tel est le cas Pharell N., 23 ans, qui a dû renoncer à son désir d’aller poursuivre ses études dans les universités belges. En cause, les universités d’Etat qui s’y trouvent exigent un test de langue française lorsque l’étudiant étranger postule pour une filière comme communication marketing. Or « cela ne devrait pas le cas pour un étudiant de naissance francophone », pense Pharell. Lui qui se voyait déjà à l’université Libre de Bruxelles. Là-bas, l’admission en Master par exemple, est conditionnée par une note 12/20 en licence et être titulaire ou en cours d’obtention du Master dans son pays d’origine. Pourtant, explique notre interlocuteur, lorsque l’étudiant lorsqu’on arrive dans le pays d’accueil, il obtient ledit diplôme en trois ans avec un complément de crédit. « Certaines universités d’Etat qui se disent parmi les meilleures au monde, refusent l’inscription d’un étudiant et deux jours plus tard, acceptent l’admission disant que c’est une erreur », poursuit Pharell.
D’autres obstacles et non des moindres, viennent s’ajouter à ceux suscités. Notamment la légalisation des documents qui mettent trop de temps à l’ambassade (1 mois) et coûte trop chère. 13200 FCFA par document à l’ambassade de Belgique au Cameroun, nous apprennent des sources autorisées. De même, la légalisation de la prise en charge par le garant met également trop de temps surtout lorsqu’il réside au Canada. Un mois et demi selon certaines personnes interrogées. A cela s’ajoute « l’absence de décentralisation. Toujours obligé d’aller pour déposer sa demande », regrette Pharell N.
Pharell N., n’est pas le premier étudiant camerounais à se heurter aux exigences des grandes écoles étrangères. David T., en a fait la triste expérience il y a moins de deux ans. Désireux de poursuivre son cursus académique dans une université allemande, il a fini par lâcher prise du fait de nombreuses contraintes. Pour étudier en Allemagne, il faut au préalable savoir parler et écrire la langue nationale. Un apprentissage pas du tout évident.
La preuve, nombre de gens échouent au ZDAF (Zertikat Deutsch Als Fremdsprache B1, certificat d’allemand comme langue étrangère). « Tandis que moi j’avais réussi une seule fois d’autres sont allés au rattrapage plusieurs fois. L’allemand fait partie des cinq langues les plus difficiles », affirme Thierry, étudiant.« Si tu veux fairel’université de Berlin, tu risques abandonner la procédure si tu ne réussis pas au test de langue. C’est vrai qu’il y a des gens qui voyagent avec un niveau inférieur au B1 mais c’est rare », remarque notre interlocuteur.
Le fait de devoir traduire ses diplômes en anglais ou allemand quand tu veux postuler dans certaines écoles est l’autre obstacle à surmonter. En moyenne 15000 FCFA/papier. Bien plus, devoir voyager sur Yaoundé chaque fois quand tu veux faire légaliser un document est aussi un gros problème. C’est pareil pour les examens du Goethe qui sont uniquement composés à Yaoundé.
CH